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PrÉSentation

  • : PREMIERE AILE
  • : Denis Diderot :"C'est manquer son but que d'amuser et de plaire lorsqu'on peut instruire et toucher"...[ blog destiné aux élèves de Première qui veulent réviser et approfondir les objets d'étude au programme de Français.]
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Écrire pour produire la lumière dont j’ai besoin.

Écrire pour m’inventer, me créer, me faire exister.

Écrire pour soustraire des instants de vie à l’érosion du temps.

Écrire pour devenir plus fluide. Pour apprendre à mourir au terme de chaque instant. Pour faire que la mort devienne une compagne de chaque jour.

Écrire pour donner sens à ma vie. Pour éviter qu’elle ne demeure comme une terre en friche.

Écrire pour affirmer certaines valeurs face aux égarements d’une société malade.

la suite

  Un texte de Charles Juliet 

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6 mai 2006 6 06 /05 /mai /2006 20:23

Doc.1 : Chanson d’automne  Poèmes Saturniens  Verlaine  1866

Doc.2 : Art poétique Jadis et naguère    Verlaine 1884

Doc.3 : Je suis venu te dire   Serge Gainsbourg   1972 (annexe)

Doc.4 : Pour un lyrisme critique  Jean-Michel Maulpoix  2000

Doc.5 : Brigade d’intervention poétique  Michel Arbatz  2006

QUESTIONS SUR LES DOCUMENTS :   4 POINTS

1- En quoi le poème Chanson d’automne illustre-t-il l’art poétique de Verlaine ?
Choisissez 2 critères pertinents dans le document 2 et voyez comment ils s’appliquent dans le document1.                       2 points
2 En quoi les deux derniers documents sont-ils de registre lyrique ?           2 points
Chaque réponse sera justifiée par des indices relevés dans les documents.
Veillez à nommer exactement les procédés repérés.


TRAVAIL D’ÉCRITURE  AU CHOIX   16 POINTS

Dissertation :
Attendez-vous de la poésie qu’elle soit nécessairement musicale ?
 Vous répondrez à cette question en appuyant votre réflexion sur les documents du corpus, sur vos connaissances littéraires et vos lectures personnelles.

Commentaire littéraire :Vous ferez le commentaire littéraire du poème de Verlaine Chanson d’automne

Ecriture d’invention :A l’occasion du printemps des poètes, vous souhaiteriez créer des « brigades d’intervention poétique » dans votre lycée. Mais vous devez persuader la direction de la légitimité de cette démarche. Rédigez la lettre poétique que vous lui adressez.

Cette  lettre – bien structurée-  comportera un minimum de deux pages. Appuyez-vous, sans les plagier, sur les documents du corpus, et utilisez les textes étudiés durant la séquence 4.

Doc.1 : Chanson d’automne  Poèmes Saturniens  Verlaine  1866


Chanson d'automne

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure;

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

 

Extrait de  PAYSAGES TRISTES, in POEMES SATURNIENS .
 
Doc.2 : Art poétique Jadis et naguère    Verlaine 1884


Art poétique
De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou pose.
Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.
C'est des beaux yeux derrière des voiles,
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est par un ciel d'automne attiédi
Le bleu fouillis des claires étoiles !
Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !
Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L'Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l'Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !
Prends l'éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d'énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?
O qui dira les torts de la Rime !
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?
De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
Vers d'autres cieux à d'autres amours.
Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.
 
Doc.3 : Je suis venu te dire   Serge Gainsbourg   1972

Je suis venu te dire que je m'en vais
et tes larmes n'y pourront rien changer
comme dit si bien Verlaine "au vent mauvais"
je suis venu te dire que je m'en vais
tu te souviens des jours anciens et tu pleures
tu suffoques, tu blémis à présent qu'a sonné l'heure
des adieux à jamais oui, je suis au regret
de te dire que je m'en vais oui je t'aimais, oui, mais
je suis venu te dire que je m'en vais
tes sanglots longs n'y pourront rien changer
comme dit si bien Verlaine "au vent mauvais"
je suis venu de te dire que je m'en vais
tu te souviens des jours heureux et tu pleures
tu sanglotes, tu gémis à présent qu'a sonné l'heure
des adieux à jamais oui, je suis au regret
de te dire que je m'en vais car tu m'en as trop fait
je suis venu te dire que je m'en vais
et tes larmes n'y pourront rien changer
comme dit si bien Verlaine "au vent mauvais"
je suis venu de te dire que je m'en vais
tu te souviens des jours anciens et tu pleures
tu suffoques, tu blémis à présent qu'a sonné l'heure
des adieux à jamais oui, je suis au regret
de te dire que je m'en vais oui je t'aimais, oui, mais
je suis venu te dire que je m'en vais
tes sanglots longs n'y pourront rien changer
comme dit si bien Verlaine "au vent mauvais"
je suis venu te dire que je m'en vais
tu te souviens des jours heureux et tu pleures
tu sanglotes, tu gémis à présent qu'a sonné l'heure
des adieux à jamais oui, je suis au regret
de te dire que je m'en vais car tu m'en as trop fait

PS : il n’y a pas de questions portant sur ce document, mais à bon réécriteur, salut !
 
Doc.4 : Pour un lyrisme critique  Jean-Michel Maulpoix  2000

Notes prises en vue d'une intervention à la Comédie de Reims, le 14 décembre 2000

Lyrisme : je suis loin d'en avoir fini avec ce mot...
Il dit le meilleur et le pire, la vigueur du poème aussi bien que sa déroute, l'envol ou la chute, l'enthousiasme ou l'emphase, le souffle ou le pathos.
Il répète que la poésie est affaire de trous d'air. Et qu'il appartient à chacun de trouver une issue pour tout ce qui réclame en lui. Son souffle dans l'irrespirable.
Lyrisme... ligne de fuite, la mer prenant son large, joie de mourir ainsi à soi, de se répandre... Là-bas, les merveilleux nuages emportent une provision de ciels. Nous voudrions mêler nos corps à cet inachevable, nos doigts, nos chevelures, et quantité d'autres fragilités désirables...
« Instinct de ciel » : éperdument, le lyrisme, en nous, s'oriente vers autre chose. Il appelle, il aspire. « Fuir, là-bas fuir », semble-t-il répéter en vain. Mais il ne tourne pas pour autant le dos à ce monde-ci : il rend plus proche et plus sensible ce qui est, en le confrontant à ce qui n'est pas. Tel est le curieux savoir du poème : en y fréquentant l'impossible, on y prend la mesure du possible.
Non l'effusion, mais la tension. Non pas l'expression personnelle, mais l'adresse à autrui. La découverte en soi du commun des mortels.
Le lyrisme est tendu vers l'autre, aussi bien que tendu par l'autre. Que pouvons nous partager de plus intense avec nos semblables que la commune ignorance du pourquoi de notre existence ?
 Aujourd'hui, c'est marée basse! Ni chants de sirènes, ni tempêtes sublimes : nous ne recueillons sur la plage lessivée que les embruns salés des vagues et ce butin maigre de bois flottés, de coquilles et de morceaux de verre que le profond silence des mers avec parcimonie nous octroie.
Le lyrisme est un terrain vague : espace indéfini, sans borne, où échouent toutes sortes d'objets étranges: écorchures du monde ou du coeur, sans valeur établie ni signification.
En cet endroit, l'on vaque. Le lyrisme, dans l'homme, est quelque chose comme le principe d'une errance.
Quand elle n'est plus un envol, la poésie reste une en-allée. Le lyrisme la pousse et la tire plus avant. Elle tend vers ses propres confins, elle survit dans ses propres marges.
Le lyrisme d'aujourd'hui est critique. Plus cruciales, plus directes, plus à nu que jamais sont à présent la forme et la question du poème.
Moins célébrante, moins chantante, moins orante, moins crédule, moins harmonieuse, moins consolatrice, moins émerveillante et poétique que jamais, la poésie fait face à son temps. Plus questionneuse, plus décousue, plus rapide, hétérogène et prosaïque, elle a appris à « en rabattre » dans ses prétentions ou ses espérances. Plus ahurie et plus savante à la fois, elle s'est faite critique, et d'abord d'elle-même, et de cette parole que nous sommes. Elle s'en prend aux idées toutes faites et s'efforce de voir la langue afin de la réarticuler.
Lyrisme! Je n'en ai pas fini avec ce mot : comme le coeur, il cogne au-dedans et aspire à sortir.
 
© Jean-Michel Maulpoix

http://www.maulpoix.net/lyrismecrit.html

Doc.5 : Brigade d’intervention poétique  Michel Arbatz  2006

Autour de Michel Arbatz, un groupe de comédiens dit en tous lieux et par surprise les trésors les plus rares de la poésie.

Qui ?

Toi, moi, nous, eux...
La BIP a commencé par un qui disait dans les écoles, brièvement et par surprise, des textes de poètes sans aucun commentaire.
Depuis deux ans, un est devenu cinq, d'autres comédiens se sont adjoints à lui. Récemment, il, nous, avons voulu ouvrir ce groupe sur la base du plaisir et du courage de dire. quidams bienvenus.
Nul besoin d'être professionnels de la parole. Bien au contraire, l'idée de quitter l'identifiable, la qui-es-tu-de nous convient... Nous sommes un groupe à géométrie variable d'employés de la poésie, des serveurs en état d'ivresse, des créateurs de quiproquos.

Pourquoi ?

Pour le plaisir de l’imprévu et le courage d’aborder. Pour le désenfumage du sentiment, l’insoumission à la culture industrielle. Pour partager la merveille de l’inutile. Pour faire prendre l’air à la poésie, et qu’elle s’échappe du zoo des livres, des pots de confiture de la mièvrerie, de la farine des programmes scolaires et de la naphtaline des académies
même star-).
Pour faire entendre à travers les textes la pourpre des mots, le silence intime dans le fracas du monde. Pour la joie de se ralentir, d’observer et de nourrir nos insectes intérieurs.

Comment ?

A un, à deux, à trois, à beaucoup plus. Avec une fleur à la boutonnière. En choeur, en solo, en duo, en réponse. En chuchotant, en chantant, en téléphonant, en rappant, en râlant, en bébégayant ou en sirotant. Toujours par surprise et brièvement. Toujours avec l'acquiescement de qui nous écoute.
Sans aucun commentaire, ni aucune explication. Sans autre habit que le texte qui nous habite. Partir comme nous sommes venus. "Bonjour" et "au-revoir" sont les seuls mots qu'on puisse ajouter à ceux des poètes. Juste une feuille laissée, une trace écrite de l'émotion qu'on a cherché ensemble, comme en apnée; sans jamais perdre de vue la co-mansuétude.


Où ?

Partout où les humains attendent ou peuvent s'arrêter. Là où ils pourraient s'attendre à de la poésie et là où ils n'en attendent pas.
En hommage à un pouète ou en hommage à rien du tout.
Dans une queue de cinéma, une classe, un tram bondé, une boutique, une librairie, un marché, un couloir, un boudoir, un vernissage, un hall, une halle, une file d'attente..., partout où la voix humaine peut résister au brouhaha de l'industrie, à l'écroulement de l'attentif...

Compagnie Zigzags
4, rue des Trésoriers de la Bourse - 34000 Montpellier - Tél/Fax : 33 (0)4 67 22 15 42
http://www.michelarbatz.com/bip.html

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