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"Avant coureurs candides ou survivants hébétés"
Bienvenue aux albatros sur le blog de première-aile
Écrire pour produire la lumière dont j’ai besoin.
Écrire pour m’inventer, me créer, me faire exister.
Écrire pour soustraire des instants de vie à l’érosion du temps.
Écrire pour devenir plus fluide. Pour apprendre à mourir au terme de chaque instant. Pour faire que la mort devienne une compagne de chaque jour.
Écrire pour donner sens à ma vie. Pour éviter qu’elle ne demeure comme une terre en friche.
Écrire pour affirmer certaines valeurs face aux égarements d’une société malade.
Un texte de Charles Juliet
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Le Prix Goncourt est le plus célèbre des prix littéraires français. Il a été créé en 1896 par testament de l'historien écrivain Edmond de Goncourt (1822-1896), en mémoire de son frère Jules, et proclamé pour la première fois le 21 décembre 1903. Il récompense, selon les statuts de la Société Littéraire des Goncourt, aujourd'hui Académie Goncourt, fondée officiellement par Alphonse Daudet, exécuteur testamentaire d'Edmond de Goncourt, "le meilleur ouvrage d'imagination en prose paru dans l'année", c'est-à-dire donc presque exclusivement un roman, d'auteur français. Selon ses fondateurs, le Prix Goncourt doit récompenser "la jeunesse, l'originalité du talent, les tentatives nouvelles et hardies de la pensée et de la forme".
Sa dotation n'est que de 5.000 francs de l'époque (soit moins de 10 euros) mais le prestige du Prix est tel qu'il provoque une immense vague d'achats du livre primé -- de 300.000 à un million d'exemplaires -- et assure immédiatement la notoriété à son auteur. Le Prix Goncourt est habituellement proclamé début novembre, au restaurant Drouant (Place Gaillon, Paris) où le jury se réunit tout au long de l'année chaque premier mardi du mois pour déjeuner et choisir le lauréat à travers une série de sélections et d'éliminations. Les dix membres à vie du jury -- actuellement François Nourissier, Daniel Boulanger, Robert Sabatier, Françoise Mallet-Joris, Didier Decoin, Edmonde Charles-Roux (présidente du jury), Jorge Semprun, Michel Tournier, Bernard Pivot et Françoise Chandernagor -- se recrutent par cooptation. Le prix ne peut être décerné qu'une seule fois à un même écrivain, mais Romain Gary l'a obtenu deux fois, l'une en 1956 pour Les Racines du ciel, l'autre en 1975, sous le pseudonyme d'Émile Ajar, pour La Vie devant soi. Marcel Proust (1919), André Malraux (1933), Simone de Beauvoir (1954), Patrick Modiano (1978) ou encore Marguerite Duras (1984), ont notamment reçu le Prix Goncourt. On notera que, en un peu plus d'un siècle, deux maisons d'édition seulement, Gallimard et Grasset, se partagent plus de 60 % des Prix Goncourt.
© Bibliothèque de l'Assemblée nationale - Photo Irène Andréani
Le discours de Victor Hugo appuie la proposition d’Armand de Melun visant à constituer un comité destiné à « préparer les lois relatives à la prévoyance et à l’assistance publique ». _____ Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère. Remarquez-le bien, messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas fait, le devoir n’est pas rempli. La misère, messieurs, j’aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir jusqu’où elle est, la misère ? Voulez-vous savoir jusqu’où elle peut aller, jusqu’où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au Moyen Âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ? Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l’émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n’ayant pour lits, n’ayant pour couvertures, j’ai presque dit pour vêtement, que des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures s’enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l’hiver. Voilà un fait. En voulez-vous d’autres ? Ces jours-ci, un homme, mon Dieu, un malheureux homme de lettres, car la misère n’épargne pas plus les professions libérales que les professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l’on a constaté, après sa mort, qu’il n’avait pas mangé depuis six jours. Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon ! Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société tout entière ; que je m’en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l’homme, que ce sont des crimes envers Dieu ! Vous n’avez rien fait, j’insiste sur ce point, tant que l’ordre matériel raffermi n’a point pour base l’ordre moral consolidé !
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Repérages des procédés de l’argumentation dans le discours de Victor Hugo
Victor Hugo, Discours à l'Assemblée, 30 juin 1850.
| Victor Hugo élu député en 1848 , siège à droite, écrit les Misérables depuis deux ans…maîtrise avec éloquence la diversité des genres et registres… |
Figurez-vous ces caves dont rien de ce que je vous ai dit ne peut donner l'idée ; figurez-vous ces cours qu'ils appellent des courettes, resserrées entre de hautes masures, sombres, humides, glaciales, méphitiques1, pleines de miasmes stagnants, encombrées d'immondices, les fosses d'aisance à côté des puits ! Hé mon Dieu ! ce n'est pas le moment de chercher des délicatesses de langage ! Figurez-vous ces maisons, ces masures habitées du haut en bas, jusque sous terre, les eaux croupissantes filtrant à travers les pavés dans ces tanières où il y a des créatures humaines. Quelquefois jusqu'à dix familles dans une masure, jusqu'à dix personnes dans une chambre, jusqu'à cinq ou six dans un lit, les âges et les sexes mêlés, les greniers aussi hideux que les caves, des galetas2 où il entre assez de froid pour grelotter et pas assez d'air pour respirer ! Je demandais à une femme de la rue du Bois-Saint-Sauveur : pourquoi n'ouvrez-vous pas les fenêtres ? - elle m'a répondu : - parce que les châssis sont pourris et qu'ils nous resteraient dans les mains. J'ai insisté : - vous ne les ouvrez-donc jamais ? - Jamais, monsieur ! Figurez-vous la population maladive et étiolée3, des spectres au seuil des portes, la virilité retardée, la décrépitude précoce, des adolescents qu'on prend pour des enfants, de jeunes mères qu'on prend pour de vieilles femmes, les scrofules, le rachis, l'ophtalmie, l'idiotisme4, une indigence inouïe, des haillons partout, on m'a montré comme une curiosité une femme qui avait des boucles d'oreilles d'argent !
Ah ! Vous niez ! Eh bien, dérangez-vous quelques heures, venez avec nous, incrédules, et nous vous ferons voir de vos yeux, toucher de vos mains, les plaies, les plaies saignantes de ce Christ7 qu'on appelle le peuple !
| Anaphore emploi du démonstratif Chute de la phrase : insistance sur l’hygiène déplorable- rythme croissant de la phrase Implication du locuteur / un poète qui renonce au langage soutenu- pour souligner le prosaïsme de la misère Antithèse excès de misère/ manque d’hygiène rythme régulier 8 syllabes Implication du locuteur/ le poète enquête sur les lieux du drame – discours direct rapporté – demande qu’on lui précise les faits Reprise de l’adverbe jamais Reprise de la confusion qu’entraîne la misère- perte d’identité et de dignité utilisation des antithèses /anomalie dans le temps comme dans l’espace Accumulation de maladies liées aux carences que provoque la misère /rythme binaire, hyperbole , expansion de l’espace Hypotypose destinée à frapper le lecteur Stratégie de la persuasion : ces misérables travaillent la misère : même condition quel que soit l’âge et le sexe utilisation de l’alexandrin au rythme régulier utilisation des phrases exclamatives et injonctives |
ce qu'il aurait voulu faire aussi
Victor HUGO
(26/02/1802 - 22/05/1885)
ÉTAT CIVIL | |
M. Victor HUGO | |
Né le 26/02/1802 à BESANÇON (DOUBS - FRANCE) | |
Décédé le 22/05/1885 à PARIS (PARIS - FRANCE) | |
ASSEMBLÉE NATIONALE OU CHAMBRE DES DÉPUTÉS | |
13/06/1848-12/ 05/1849 (Assemblée nationale constituante) et 13/05/1849 - 02/12/1851 : Seine | |
08/02/1871 - 01/03/1871 : Seine | |
SÉNAT OU CHAMBRE DES PAIRS | |
de 1845 à 1848 et de 1876 à 1885 | |
Sur le même sujet | ||
Aristote et le classement des êtresPour Aristote, l'esclavage n'est pas contre nature. Il existe une inégalité naturelle. Certains hommes naissent capables de se gouverner, de prendre des initiatives et donc il est logique qu'ils soient des citoyens, des hommes libres, des maîtres. Mais d'autres naissent incapables de se conduire seuls. Il est dangereux de les laisser livrés à eux-mêmes. Il est donc utile à l'esclave d'être esclave, c'est pour son bien. L'inégalité naturelle justifie l'esclavage.
Montaigne
"Tout cela, c'est un signe très évident que nous ne recevons notre religion qu'à notre façon et par nos mains, et non autrement que comme les autres religions se reçoivent. Nous nous sommes rencontrés au pays où elle était en usage; ou nous regardons son ancienneté ou l'autorité des hommes qui l'ont maintenue; ou craignons les menaces qu'elle attache aux mécréants; ou suivons ses promesses. Ces considérations-là doivent être employées à notre créance, mais comme subsidiaires : ce sont liaisons humaines. Une autre région, d'autres témoins, pareilles promesses et menaces nous pourraient imprimer par même voie une créance contraire.
Nous sommes chrétiens à même titre que nous sommes ou Périgourdins ou Allemands."
Le sacrifice d’Isaac : une mise à l’épreuve
L’ethnocentrisme selon Lévi Strauss
Sepulveda >>>>>Aristote l'ethnocentrisme
Las Casas >>>>>>Montaigne