http://soir3.france3.fr/index-fr.php?jt=1&taille=1 (éditions du 26 janvier 2007) ce que dit Platini sur le foot, enfin, sur ce que devrait être le foot)
"Je suis candidat car j'aime le football. Je suis candidat car j'aime particulièrement l'UEFA. Je suis né la même année qu'elle", a-t-il déclaré en préambule, les larmes aux yeux, la voix étranglée par l'émotion. "Les acquis de l'UEFA ne seront jamais remis en cause. Je vous propose de construire l'avenir. Le football, mesdames et messieurs, est un jeu avant d'être un produit, un sport avant d'être un marché, un spectacle avant d'être un business", a-t-il notamment ajouté. "Nous avons la chance de tenir dans nos mains un trésor. Le plus beau, le plus simple, le plus populaire sport au monde. Je vous propose de le protéger et de le faire fructifier tous ensemble".
grâce à Lilian Thuram surtout :
"Aimé Césaire, Frantz Fanon, Maryse Condé et plusieurs autres ont accompli un énorme travail. Si, aujourd’hui, nous, jeunes Antillais et Français, sommes conscients de notre histoire, c’est grâce à eux. Le travail qu’ils ont accompli, chaque génération doit le reprendre pour son propre compte et l’embrasser comme le sien propre. Il y a en effet un travail de conscience qu’il faut poursuivre. Une grande partie des Antillais, aujourd’hui, savent d’où ils viennent. Pourtant, par rapport à l’Afrique, nous n’avons pas été éduqués à cette conscience. Nous avons été éduqués à l’oubli, à la honte de ce qui a été, à la honte de l’esclavage, à la négation de nous-mêmes. Nous avons été éduqués à penser que l’esclavage a fait des Noirs des hommes. C’est précisément Victor Hugo qui le disait. Il disait que l’homme blanc a fait du Noir un homme. Cela ne peut pas rester."
Et aussi :
"On est dans une bulle? Mais tout le monde est dans sa bulle! Les hommes politiques, les journalistes… D'accord, ce n'est pas simple pour moi d'assister à tous les travaux du Haut Conseil à l'intégration, mais, justement, j'avais envie de la crever, cette satanée bulle. C'est France-Algérie qui m'a décidé à franchir le pas. Le jeune type que j'ai alpagué sur la pelouse, je voulais qu'il comprenne tout le mal qu'il faisait, à lui et aux siens, en agissant de la sorte. Mais, lui, il trouvait ça marrant. Et plus il trouvait ça marrant, plus ça m'énervait."
Le triomphe de la France black-blanc-beur lors du Mondial 1998, vous n'y avez jamais cru?
Jamais. La façon dont on a vendu cette idée - j'allais dire ce concept… - m'a plutôt hérissé. Qui d'entre nous n'aime pas se retrouver dans une peau de vainqueur? Tout le monde signe. Ça n'allait pas plus loin que ça. Un grand défouloir, une cohésion nationale en trompe l'œil. Et puis, sincèrement, une société dont la majorité des jeunes aspireraient à devenir Zidane ou Thuram, j'ai beau aimer le ballon, ce serait tout de même inquiétant…