Ariettes oubliées
O triste, triste était mon âme
A cause, à cause d’une femme
Je ne me suis pas consolé,
Bien que mon cœur s’en soit allé,
Bien que mon cœur, bien que mon âme
Eussent fui loin de cette femme
Je ne me suis pas consolé,
Bien que mon cœur s’en soit allé
Et mon cœur, mon cœur trop sensible Dit à mon âme : Est-il possible,
Est-il possible,- le fût-il,
Ce fier exil, ce triste exil ?
Mon âme dit à mon cœur : Sais-je
Moi-même, que nous veut ce piège
D’être présents bien qu’exilés,
Encore que loin en allés ?
Comment Verlaine cherche-t-il a toucher son lecteur ?
I-Verlaine exprime avec mélancolie un amour perdu.
I-1-Il parle avec tristesse de la rupture avec la femme aimée.
-il ne s’adresse pas directement à sa femme : marque la distance v.2
-utilisation du temps du passé (v.1) et du présent (v.3): symbolise la rupture.
-utilisation du « ô » : traduit l’expression d’un sentiment vif
I-2-Il semble encore éprouver des sentiments à l’égard de la femme.
-utilisation du registre lyrique
-thème de la plainte amoureuse
-répétition « mon cœur » : parle de ses sentiments.
-chiasme distique 1 « Ô triste, triste était … »
II-Ce fait passé a des conséquences sur lui.
II-1-Cette rupture est pesante sur son âme.
-allégorie de l’âme et du cœur: insistance v.9-10
-allitération du « m » tout au long du poème : traduit la possession.
-vers au rythme croissant : v.1 et 2, v.9
-v.13 (rythme décroissant) opposé au v14 (rythme croissant)
II-2-Il s’interroge et semble demander pardon
-distiques 6 et 8 : il ne sait pas où il en est (flou) : interrogations
-v12 : antithèse : fier exil /triste exil
-v14 « nous » : il se rapproche de la femme aimée : semble demander pardon.
Conclusion : Dans ce poème, Verlaine appelle au pardon de sa femme implicitement, avec mélancolie. Dans le reste de ce recueil, il continuera à le faire tout en faisant écho à ses aventures avec Rimbaud. Il est donc partagé entre remords et élans passionnels.
Paul VERLAINE, Romances sans paroles (1874)