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PrÉSentation

  • : PREMIERE AILE
  • : Denis Diderot :"C'est manquer son but que d'amuser et de plaire lorsqu'on peut instruire et toucher"...[ blog destiné aux élèves de Première qui veulent réviser et approfondir les objets d'étude au programme de Français.]
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Écrire pour produire la lumière dont j’ai besoin.

Écrire pour m’inventer, me créer, me faire exister.

Écrire pour soustraire des instants de vie à l’érosion du temps.

Écrire pour devenir plus fluide. Pour apprendre à mourir au terme de chaque instant. Pour faire que la mort devienne une compagne de chaque jour.

Écrire pour donner sens à ma vie. Pour éviter qu’elle ne demeure comme une terre en friche.

Écrire pour affirmer certaines valeurs face aux égarements d’une société malade.

la suite

  Un texte de Charles Juliet 

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4 septembre 2006 1 04 /09 /septembre /2006 15:38
CHAPITRE TRENTIÈME

CONCLUSION

 
« Vous devez avoir, dit Candide au Turc, une vaste et magnifique terre ? -- Je n'ai que vingt arpents, répondit le Turc ; je les cultive avec mes enfants ; le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice, et le besoin. »
Candide, en retournant dans sa métairie, fit de profondes réflexions sur le discours du Turc. Il dit à Pangloss et à Martin : « Ce bon vieillard me paraît s'être fait un sort bien préférable à celui des six rois avec qui nous avons eu l'honneur de souper. -- Les grandeurs, dit Pangloss, sont fort dangereuses, selon le rapport de tous les philosophes : car enfin Églon, roi des Moabites, fut assassiné par Aod ; Absalon fut pendu par les cheveux et percé de trois dards ; le roi Nadab, fils de Jéroboam, fut tué par Baaza ; le roi Éla, par Zambri ; Ochosias, par Jéhu ; Athalia, par Joïada ; les rois Joachim, Jéchonias, Sédécias, furent esclaves. Vous savez comment périrent Crésus, Astyage, Darius, Denys de Syracuse, Pyrrhus, Persée, Annibal, Jugurtha, Arioviste, César, Pompée, Néron, Othon, Vitellius, Domitien, Richard II d'Angleterre, Édouard II, Henri VI, Richard III, Marie Stuart, Charles Ier, les trois Henri de France, l'empereur Henri IV ? Vous savez... -- Je sais aussi, dit Candide, qu'il faut cultiver notre jardin. -- Vous avez raison, dit Pangloss : car, quand l'homme fut mis dans le jardin d'Éden, il y fut mis ut operaretur eum, pour qu'il travaillât, ce qui prouve que l'homme n'est pas né pour le repos. -- Travaillons sans raisonner, dit Martin ; c'est le seul moyen de rendre la vie supportable. »
Toute la petite société entra dans ce louable dessein ; chacun se mit à exercer ses talents. La petite terre rapporta beaucoup. Cunégonde était à la vérité bien laide ; mais elle devint une excellente pâtissière ; Paquette broda ; la vieille eut soin du linge. Il n'y eut pas jusqu'à frère Giroflée qui ne rendît service ; il fut un très bon menuisier, et même devint honnête homme ; et Pangloss disait quelquefois à Candide : « Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin, si vous n'aviez pas été chassé d'un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l'amour de Mlle Cunégonde, si vous n'aviez pas été mis à l'Inquisition, si vous n'aviez pas couru l'Amérique à pied, si vous n'aviez pas donné un bon coup d'épée au baron, si vous n'aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d'Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches. -- Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. »
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2 juillet 2006 7 02 /07 /juillet /2006 11:15

http://www.futurs-sf.com/livres/1984.html

Ce patois mondialisé de la domestication culturelle   Novlangue à Euroland

L’ère du texto et du logo possède son espéranto. L’idiot du village global a créé son idiome et fabrique les tics de langage d’une époque en toc. Quoi de plus normal que la langue répercute cette grande transformation de la vie en « gestion » de l’existence. Car, du village global à Euroland, c’est bien une « novlangue » qui s’empare d’un monde exsangue, explique Jaime Semprun dans un ouvrage radical et subtil (1). Emprunté au célèbre 1984 de George Orwell, le terme de « novlangue » désigne ici « la langue naturelle d’un monde toujours plus artificiel ». Les néologismes en constituent la part émergée, que les nostalgiques de « l’archéolangue » s’empressent souvent de railler sans toujours en mesurer leur parfaite adéquation à la nouvelle civilisation des mœurs rectifiées « par la logique technique informatisée ». Du « capital-santé » à la « signalétique » des « sentiers balisés », tous ces nouveaux mots donnent le « la » d’un monde renversé, d’un langage retourné.

Pionniers d’un univers de sensations nouvelles, les jeunes, dont le parler est « souvent si proche » de celui des décideurs, fait remarquer l’auteur, se trouvent à l’avant-garde de cette « refonte linguistique radicale ». Mais, relève-t-il, « je crois qu’il suffit d’observer le dynamisme et l’aptitude à toujours “rebondir” et rester “au top des seniors” d’aujourd’hui pour s’assurer qu’il n’y a nul risque de les voir distancés par les cours impétueux du changement ». Une critique ironique qui « ne saurait interdire au lecteur de conclure » que c’est à ce monde nouveau dont la « novlangue française » est le reflet « qu’il faut s’en prendre si elle ne lui donne pas entière satisfaction ».

Encore faudrait-il pour cela avoir retrouvé la puissance de la parole et la capacité, sérieusement endommagée depuis le 11-Septembre, de construire du récit. Or, depuis cet événement inaugural et aveuglant, « le temps réel a tué l’explication », analyse l’écrivain Christian Salmon (2) au fil d’un recueil de textes destiné à explorer – et à déplorer – la « crise mondiale de la narration » qui a gagné un Occident passé sous la coupe du « capitalisme culturel » substituant désormais l’anecdote (story) au récit (narrative). Des bons mots de George Bush aux reality-shows mondialisés, les frontières entre le vrai et le faux, le fait et la fiction se sont abolies. A travers ces portraits d’hommes sans récits, seuls les écrivains (Kafka, Musil ou Benjamin) lui servent de boussole et permettent de donner corps à une résistance possible à la « domestication culturelle » qui gagne une vie dépossédée de son « caractère narratif, comme la peinture avait cessé un jour d’être figurative ».

C’est donc parce que nous sommes en train de rogner notre « pouvoir d’énonciation », comme le disait André Breton, que deux éminents traducteurs et philologues, refusant aussi bien la nostalgie de l’« archéolangue » que l’adaptation d’une langue ravalée au rang de compétence technique, proposent de retrouver la visée émancipatrice de l’apprentissage des langues maternelles qui, grâce à une école au cursus européen renouvelé par de nouvelles « humanités », permettrait aux individus de réinstaurer une relation libre à leur langue, face à la tyrannie de l’immédiateté (3). Un plaidoyer pour l’enseignement d’une « langue de culture » et non pas de « service », entièrement tournée vers un projet resté inachevé : « l’autonomie », cette capacité de se donner à soi-même ses propres normes.

Nicolas Truong.  juin 2005 http://www.monde-diplomatique.fr/2005/06/TRUONG/12509

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2 juillet 2006 7 02 /07 /juillet /2006 10:42

Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas communiste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les sociaux-démocrates
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas social-démocrate.
Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas syndicaliste.
Lorsqu'ils sont venus
chercher les juifs
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas juif.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour protester.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Niem%C3%B6ller


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